Education patient : Le TENS en pratique

Le TENS un moyen efficace pour lutter contre certaines douleurs rebelles

Le TENS est une méthode non médicamenteuse pour la prise en charge de douleurs par l’utilisation de courants électriques à travers la peau. Cette technique sans danger est habituellement réservée au traitement de douleurs chroniques que les ressources thérapeutiques habituelles ne permettent pas de soulager correctement.

Il existe 2 modes d’utilisation du TENS, le mode dit « Gate control » et le mode « endorphinique »

Le mode « Gate contrôle »

Le mécanisme de l’antalgie obtenue par le mode dit « Gate control » repose sur la saturation du système nerveux et plus particulièrement des structures neurologiques supérieures d’intégration de la douleur, par des informations provenant de la stimulation de la peau par des courants électriques. Les sensations cutanées induites sont de type « fourmillements« . Ces informations générées par le courant électrique appliqué sur la peau vont entrer en compétition avec les « messages » de la douleur aux dépens de ces derniers. C’est la « théorie du portillon » qui veut que de par l’étroitesse de la porte, seule une partie des informations passent, celles induites par le courant sur la peau (les fourmillements) étant plus nombreuses passent prioritairement.

Pour bénéficier de cet effet antalgique imputable à la stimulation cutanée par le principe du « gate control » ou « mécanisme du portillon », il faut donc disposer les électrodes de surface sur la peau en regard du territoire douloureux.

L’augmentation progressive de l’intensité du courant va être concomitante à la perception de fourmillements qui doivent recouvrir la zone douloureuse. Pour obtenir un effet optimal sur le contrôle de la douleur, l’intensité du courant doit être suffisante pour faire disparaître la sensation douloureuse sans pour autant être elle-même douloureuse.

Dans son mode « Gate control », l’effet de la stimulation cutanée est immédiat mais disparait dès l’arrêt de cette dernière même s’il peut exister, pour certains patients, un effet rémanent ou « post-effet » de quelques dizaines de minutes à quelques heures. Il ne s’agit pas là de la situation la plus fréquente.

Le « mode endorphinique »

L’antalgie obtenue par le « mode endorphinique » repose sur la libération d’endorphines, c’est-à-dire de morphines naturellement secrétées par le système nerveux. Dans ce cas, il faut utiliser des courants de plus basses fréquences (1 à 5Hz) que le sujet perçoit comme des pulsations ou des vibrations musculaires visibles et palpables. L’effet de ce mode d’action est retardé de 30 min mais peut perdurer plusieurs heures après l’arrêt de la stimulation.

Classiquement, le mode « gate control » est mieux toléré et s’avère plus efficace pour le traitement des douleurs dites neuropathiques (exemples douleur de sciatique séquellaire). Le mode endorphinique peut s’avérer utile pour traiter la lombalgie par exemple.

Les TENS que l’on trouve sur le marché sont simples et d’usage facile. Il ne faut pas les confondre avec les appareils de stimulations musculaires vantés par la réclame pour se muscler sans effort. Ils disposent de 2 canaux permettant de brancher 4 électrodes (2 par canal).

Le TENS est disponible à la location pour une durée maximale de 6 mois mais le patient pour lequel il a été prescrit par le médecin « douleur » doit faire l’objet d’un suivi régulier. Au-delà de 6 mois, si l’appareil a prouvé son utilité, il peut être acheté.

Quelques règles

  • Les électrodes doivent être positionnées sur une peau saine et propre
  • Il ne faut pas la coller les électrodes sur une zone de la peau douloureuse au toucher (allodynie) mais au dessus et au dessous de cette zone
  • Les électrodes ne doivent pas se toucher
  • Il ne faut jamais décoller une électrode sans avoir arrêté l’appareil
  • Si une seule électrode est perçue, on peut permuter les électrodes
  • Si l’une électrode est perçue comme plus « forte » par rapport à l’autre, il peut s’avérer utile de la remplacer par une électrode de plus grande taille.
  • Les patients doivent s’auto-évaluer et noter l’évolution de la douleur sur une échelle visuelle ou numérique de 0 à 10, avant puis pendant la stimulation ainsi que la durée de l’effet bénéfique à l’arrêt de la stimulation, en fonction du programme utilisé et en notant l’intensité du courant. Télécharger la fiche de suivi du TENS ici: fiche-suivi-tens
  • Le placement des électrodes  doit être optimisé en fonction de la topographie de la douleur.  Voici quelques exemples ci-dessous :
Névralgie cervico-brachiale
Névralgie cervico-brachiale
Lombalgie chronique
Lombalgie chronique
Lombo-sciatique
Lombo-sciatique