Fiche pratique: le travail musculaire excentrique comme traitement des tendinopathies et des douleurs musculaires chroniques

  • Le travail musculaire excentrique se définit par l’association d’une contracture musculaire et de l’étirement de ce même complexe musculo-tendineux.
  • Le travail musculaire excentrique peut être volontaire (ex : contraction frénatrice du quadriceps à la réception d’un saut pour éviter la chute) automatique (ex : contraction frénatrice du sus-épineux lors du mouvement de l’abaissement des bras) ou réflexe (ex : contraction des ischio-jambiers de défense lors d’un shoot au football).
  • Sur le plan physiologique, il y a peu d’utilisation des phosphogènes (ATP, CP) lors de la contraction musculaire et peu de consommation d’oxygène.
  • Le travail musculaire excentrique prolongé est source de douleurs musculaires d’apparition retardées : D.O.M.S. pour les anglo-saxons (Delayed Onset Muscular Soreness) qui a une double origine, mécanique (par hyper-étirement) et métabolique.
  • Les lésions musculaires graves se définissent par l’existence d’une atteinte du tissu conjonctif de soutien. In vitro, seul l’étirement est capable de reproduire cette lésion (travaux de GARRET). In vivo, la plupart des lésions musculaires graves ont pour mécanisme une activité musculaire excentrique ou un hyper-étirement musculaire.
  • Les mécanismes des luxations et des ruptures tendineuses associent toujours étirement et contraction musculaires.
  • Les tendinites rencontrées en pratique sportive touchent des groupes musculaires ayant une activité excentrique répétée.
  • Le traitement des tendinopathies et des lésions musculaires justifie la réalisation d’un renforcement musculaire excentrique afin d’améliorer la résistance à l’étirement du complexe musculo-tendineux et lui permettre de supporter les contraintes imposées par la pratique sportive.
  • Le travail de renforcement excentrique doit être progressif afin d’éviter le réveil et l’aggravation des lésions. STANISH préconise un travail à vitesse et résistance progressivement croissantes (voir protocole d’auto-rééducation des tendinopathies d’Achille).
  • La prévention des lésions musculo-tendineuses rend nécessaire un renforcement des muscles antagonistes au mouvement (ischio-jambiers, coiffe des rotateurs) ou le contrôle de l’activité des muscles agonistes travaillant de manière excentrique lors de la pratique sportive (quadriceps, triceps sural…).